top of page

Le Grand Oracle au chevet du Monde

Episode 1

Il était une fois, tout en haut d’une colline qui ressemblait à une montagne, un grand et beau château entouré d’arbres morts. Au pied de la colline, la ville s’étendait, longue et paisible, protégée de la mer par de hauts murs de pierres. Le soir, quand tous étaient endormis, les rares à veiller encore entendaient les vagues se jeter contre les murs de la ville comme s’ils voulaient les détruire. Jamais aucune vague n’était encore parvenue à faire tomber les murs mais chacune avait peu à peu grignoté leurs premières pierres et les murs étaient désormais si fragiles qu’ils pouvaient à tout moment s’effondrer sur la ville. La sécurité des habitants était en péril et il fallait trouver une solution. Tous se creusèrent la cervelle mais aucun ne proposât une issue acceptable. Aussi, on fit venir le Grand Oracle. Ce fut une lourde décision car le Grand Oracle ne se déplace qu’une seule fois par siècle dans une même ville. Par chance, cela faisait plus de 136 ans qu’il ne s’était pas déplacé dans cette ville et il vint donc avec plaisir. Il huma l’air et s’allongea sur le sol, ventre contre terre. Il resta ainsi plus d’une heure alors que tous autour de lui retenaient leur souffle. Puis il se releva soudain, les yeux sortant de leurs orbites, en murmurant : « Les clefs en forme de poisson tournent dans 1000 portes. Du palais et des murs de la ville les corbeaux s'envolent. Dehors, le plus petit souffledans l’harmonica et les feuilles des arbres reviennent. Au pied des murs de la ville, les pierres sont de nouveaux solides et belles ».

On envoya mille âmes tourner les clés dans le château et on lâcha tous les corbeaux que l’on put trouver. On dénicha le plus petit homme de la ville et on lui donna un harmonica. Par chance, l’air qu’il parvint à souffler était plutôt joli. En haut de la colline, tout autour du château, des feuilles se mirent à pousser sur les arbres morts.

Et depuis ce jour, les murs de la ville sont aussi solides que peut l’être une montagne, et les habitants vivent heureux à l’abri des vagues.

bottom of page